Votre peintre copiste peut reproduire n'importe quelle œuvre d'art à la perfection et à la peinture à l'huile.

Van Gogh : Poets and Lovers - un tour de montagnes russes d'Arles aux étoiles


Van Gogh : Poets and Lovers, à la National Gallery de Londres, ouvre le 14 septembre 2024.
Van Gogh : Poets and Lovers - un tour de montagnes russes d'Arles aux étoiles

Ecrit par: Paul on September 11, 2024 ||

Cette exposition audacieuse et éblouissante nous donne un aperçu qui palpite du génie transfigurant de l'artiste, montrant comment il a reconstruit le monde autour de lui avec de la beauté, de l'espoir et des couleurs fulgurantes.

Ni le Poète ni l'Amant, dont les portraits ouvrent cette exposition Van Gogh à couper le souffle, n'étaient tout à fait ce qu'ils semblaient être. Les yeux de l'Amant contemplent rêveusement un visage aux teintes bleu-vert, coiffé d'un bonnet rouge flamboyant sur un ciel émeraude, dans lequel scintillent une lune et une étoile dorées.

En réalité, il s'agissait d'un officier de l'armée nommé Paul-Eugène Milliet, dont les affaires étaient moins éthérées que ne le suggère le tableau. « Il a toutes les Arlésiennes qu'il veut », écrit Van Gogh avec envie. Le visage du poète, quant à lui, est anxieux et décharné, sa laideur étant mal cachée par une fine barbe, alors que la nuit autour de lui éclate en étoiles.

Il s'agit d'un peintre belge nommé Eugène Boch, dont Van Gogh trouvait l'œuvre médiocre. Mais les mendiants n'ont pas le choix. Ils font partie des quelques amis que Van Gogh a eus à Arles, où il est arrivé en février 1888 pour se ressourcer.

Paul Eugène Milliet, L'amant

Paul Eugène Milliet, L'amant

Van Gogh et les portraits de gens ordinaires

Pourquoi cette exposition commence-t-elle par ces deux tableaux, au lieu des arbres en fleurs ou des champs dorés qu'il a peints au printemps ?

La réponse se trouve dans l'absence même de prosaïsme des portraits. Van Gogh est un artiste que nous sommes encore en train d'essayer de comprendre. Nous connaissons tous son histoire mouvementée — moins d'un an après son arrivée à Arles, il se coupa l'oreille et fut sauvé de justesse d'une hémorragie mortelle — mais nous ne savons pas très bien ce qui a rendu son art si extraordinaire. N'était-il pas simplement un observateur particulièrement attentif des tournesols ? :)

Le Van Gogh que ce grand spectacle explore, avec un aplomb émouvant et addictif, est à peine un observateur. Il transfigure ce qu'il voit. Cela commence par ces portraits de personnes ordinaires dans lesquels il voit une romance et une poésie éternelles, preuve qu'il a complètement refait le monde qui l'entourait. Il s'agit d'un voyage non pas dans la ville d'Arles, où si vous cherchez La Maison jaune, vous ne trouverez qu'une plaque, mais dans la Provence de l'esprit de Van Gogh — ou de son âme.

C'est un voyage à travers les promenades ombragées et les sous-bois d'une imagination noueuse et verdoyante. Entre les deux portraits est accroché Le jardin du poète, une vue d'un petit parc situé de l'autre côté de la route de La maison jaune. Il s'agissait d'un endroit ordinaire où les gens cherchaient de l'ombre, mais dans ses peintures répétées, ses arbres prennent des formes mystérieuses et expansives, et les promeneurs se chargent de sentiments tandis qu'il déverse son amour de chaque femme et de chaque homme.

Vous continuez à flâner dans les sous-bois, à la recherche des truffes du génie de Van Gogh. Et soudain, vous n'êtes plus à Arles, mais dans le jardin clos de l'asile voisin de Saint-Rémy, où il est devenu patient en mai 1889. Dans son grand tableau Hôpital de Saint-Rémy, les détenus passent tristement devant le bâtiment bas et jaune, tandis qu'au-dessus d'eux, des arbres en spirale s'élancent vers le ciel, leurs vagues de feuillage vertes et hérissées se mêlant à un ciel qui devient d'un bleu de plus en plus profond au fur et à mesure qu'il s'élève.

C'est là que l'audace de l'exposition frappe. Dans un récit conventionnel, la vie de Van Gogh en Provence a été brutalement divisée, ses premiers mois d'extase se terminant par des automutilations et des hospitalisations.

Ici, la translation à Saint-Rémy n'est pas du tout une tragédie. On y voit comment son style s'est libéré de plus en plus. Une autre salle est remplie de paysages qu'il a peints autour de Saint-Rémy et qui frôlent l'abstraction totale : dans Les oliviers, la terre éclate en vagues comme la mer, les arbres dansent et un nuage caricatural est si libre de toute règle qu'il pourrait être l'œuvre de Picasso.

Détails de l'oliveraie de saint Rémi

Détails de l'oliveraie de saint Rémi

Comment Vincent dépasse les règles de l'impressionnisme

Van Gogh, ici, est le premier moderniste à briser complètement les règles et il devient de plus en plus radical. Il a passé des années à faire des études brunes de la vie nordique avant de rencontrer l'avant-garde à Paris : quelques semaines après son arrivée à Arles, il a porté les idées impressionnistes qu'il avait rencontrées à un niveau supérieur. Décrivant sa peinture d'un homme en train de semer, il écrit en juin 1888 : « Il y a beaucoup de touches de jaune dans la terre... mais je ne me soucie guère des couleurs réelles ».

Le Semeur est là, silhouetté contre un soleil divin dans un champ strié de pourpre. À côté, la Nuit étoilée sur le Rhône est un tableau qui vous soulève dans les airs et vous laisse flotter : l'éclat des étoiles, qui semblent si proches, rend la terre en dessous rêveuse et vague. La réalité n'est pas réelle. Le visionnaire l'est.

Vincent, La nuit étoilée sur le Rhône

Vincent, La nuit étoilée sur le Rhône

Ces peintures vous font sortir de vous-même. Elles sont accrochées dans la salle la plus extraordinaire de l'exposition. Ne regardez pas trop longtemps l'Autoportrait de Van Gogh de 1889, dans lequel il vous regarde avec ses yeux de saphir, dans sa blouse bleue, dans un ciel bleu ondulé. Cette salle réalise ce qu'une « expérience » immersive de Van Gogh aimerait imiter : elle vous place à l'intérieur de la Maison Jaune.

Vous voyez cette petite maison carrée de l'extérieur dans la peinture de Van Gogh. Vous entrez ensuite par sa porte d'entrée verte. La chaise de Vincent est un autoportrait douloureux et symbolique : une chaise en bois à assise paillée, sur laquelle reposent sa pipe et son tabac. Puis vous arrivez à La chambre à coucher, la représentation tendre de Van Gogh de sa propre chambre avec son lit en bois incommensurablement solide et accueillant.

Nous savons tous que cela s'est mal terminé. Les idéaux que Van Gogh avait investis dans sa petite maison n'ont pas résisté au choc de la partager avec Gauguin, et après s'être coupé l'oreille et avoir traversé d'autres crises, il a décidé qu'il valait mieux qu'il aille à l'asile.

Mais ici, cela n'arrive jamais. Nous ne vivons pas les faits sordides, mais le rêve de Van Gogh de la Maison Jaune. Elle existe encore, toujours, parmi les étoiles peintes.

Nous devrions vraiment l'appeler Vincent. C'est ainsi qu'il se signait et c'est ainsi que l'on se sent proche de lui dans cette exposition. Finalement, il ne suffit pas d'analyser Vincent. Il faut l'aimer. Il l'a désiré et il l'a mérité — et ce spectacle l'apprécie comme il le mérite.

Vous avez aimé cet article ? suivez mon fil RSS pour ne pas rater un seul nouvel article.

Avis de clients ayant déjà commandé à mon atelier

Bonjour, Le tableau est arrivé ce matin. Aucun problème de transport ni de livraison. Nous ne sommes pas déçus: il est splendide..... Merci pour tout et surement à une très prochaine fois. (Henri Gompel, France)
4.8 sur 63 avis de clients

Chat on WhatsApp Devis